On m’a dit l’autre jour : « je n’ai pas besoin de gérer ma carrière, ce n’est pas pour moi ». J’ai entendu pas mal de phrases approchantes au cours des dernières années et elles sont intéressantes car elles ouvrent notre réflexion sur plusieurs affirmations un peu rapides : ce sont les politiques qui font carrière, ça ne me concerne pas, tout planifier c’est pas une vie, etc. Alors stratégie de la feuille morte qui se laisse guider par le vent ou plan de carrière tout tracé sur 25 ans ? C’est un peu plus complexe que ça !
La carrière ça n’existe (presque) plus
Clarifions. La carrière est une profession à laquelle on se consacre et comportant des étapes, dixit le Larousse. Autrement dit, c’est un métier que l’on exploite, dans lequel on se perfectionne et on évolue toute sa vie active. Si cette réalité concerne encore l’enseignement, la politique (de moins en moins vrai), et quelques autres secteurs bien définis, ça ne représente pas l’essentiel de la population. De nos jours, peu de gens ont un seul métier et on parle même de chaos vocationnel pour incarner la période d’imprévisibilité dans laquelle nous vivons. C’est pourquoi, ces derniers temps, on préfère utiliser des termes comme “parcours professionnel” afin de désigner ce qui auparavant représentait nos carrières.
Que faire, alors : stratégie de la feuille morte ou plan de bataille ?
Si tout est imprévisible, à quoi bon ? On nous demande de la flexibilité à peu près partout. Eh bien la solution se trouve peut-être dans la voie du milieu. Comme toujours quand nous ne pouvons pas changer une situation directement (et que celle-ci n’est pas dramatique bien sûr) nous pouvons choisir de la subir ou d’en tirer avantage. Comment ? Tout simplement, pour la première fois, nous sommes nombreux à avoir la possibilité de choisir réellement de nous tourner vers nos aspirations réelles. De plus, nous avons accès plus facile à la formation tout au long de la vie (ce qui est une nécessité, je ne le répéterai jamais assez). Enfin, cet environnement mouvant provoque la nécessaire adaptation des structures et des mentalités pour que les parcours atypiques soient acceptés.
Choisir son chemin
Votre vie professionnelle va donc évoluer sans cesse pendant vos 30 à 50 années de travail et c’est tant mieux. Car vous allez aussi changer !
On s’accorde aujourd’hui à situer le long terme à 5 ans.
C’est donc sur cette base maximum (2 ans suffisent la plupart du temps) que nous allons réfléchir à ce que nous aimerions faire.
“Comment est-ce que je me projette ?” et “comment y parvenir ?” sont les deux questions que nous allons nous poser. Vous voyez qu’à aucun moment je ne parle de cohérence. La cohérence, c’est vous, vous n’avez donc pas à la rechercher. Nous verrons ensuite comment la présenter car il faudra l’expliquer (et non pas la justifier).
Et l’inattendu est plus que bienvenu
“Ok, j’ai un plan sur deux ans, je vais m’y tenir coûte que coûte“. Surtout pas, sérendipité oblige ! Prenons une image : vous avez décidé de faire une balade et vous vous êtes fixé comme objectif d’atteindre tel endroit. Vous êtes parti, vous en profitez et êtes bien décidé à allez au bout malgré les XX km. que cela représente. En chemin vous rencontrez un vieux copain, qui vous propose de vous rendre avec lui voir tel ami. Voilà une belle occasion de vous accorder un peu de détente ! Qu’allez-vous faire ? Refuser immédiatement, accepter immédiatement ou peser le pour et le contre ? Je parie sur la réponse C ! Pourquoi ça devrait être différent pour votre vie professionnelle ? Vous arpentez le chemin de la vie active. C’est un chemin que vous n’avez jamais parcouru et dont personne ne peut vous donnez vraiment d’écho car il est différent pour chacun. Vous ne savez pas ce que vous allez trouver, vous allez donc faire ce que vous faites le mieux : vous adapter ! Et c’est pour cette raison que l’on prévoit des plans B, C, D …. (un article à venir la dessus). Pour ne pas être pris par surprise – et pour relâcher la pression.
Comme toujours, ce ne sont pas nos choix qui doivent nous gouverner mais bien nous qui gouvernons nos choix. En conclusion, réfléchir et prévoir ne nous prive pas de notre liberté, au contraire, cela nous aide à mieux en profiter !
Pour échanger sur le sujet, ça se passe ci-dessous, dans les commentaires 🙂
Articles en lien à venir :
- Que faire quand on n’a pas le choix ? (ou le job alimentaire)
- J’aime marcher (pourquoi se fixer des objectifs alors que c’est le chemin qui m’intéresse)
- Plan B, C, D….
Ps : je ne parle pas ici et ne porte pas de jugement sur la précarisation du travail qui est un tout autre sujet. J’essaye plutôt de présenter des solutions dans un contexte que nous ne pouvons changer facilement. Mon article s’entend comme toujours au niveau de l’individu.
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